Quelques informations sur la technique
Quelques informations sur la technique
Techniques : les étape de « l’écriture de l’icône »
L’icône est peinte sur bois. On choisi un bois tendre qui évitera de se fendre trop facilement et risquerait de faire craquer la peinture. On prendra donc de préférence du tilleul ou du peuplier.
Les planches peuvent être creusées ou non.
La surface qui sera peinte est protégée en la couvrant par un tissu ( coton ou taralatane)
La planche est d’abord enduite d’une sorte de plâtre appelé « levkas » composée d'eau avec de la colle de peau de lapin a laquelle on ajoute du blanc de Meudon ou blanc d’Espagne . Cette préparation est chauffée au bain marie. On enduit plusieurs couches que l’on lisse avec une spatule. Une douzaine de couches minimum est nécessaire. Si on veut placer l'or libre au bolus il faut compter 30 couches parfaitement lisse. Lorsque le levkas est sec on passera au papier de verre et on termine avec du papier de carrossier très fin car le levka doit être parfaitement lisse.
Pendant ou avant la préparation de la planche on prépare le dessin : on choisira un bon modèle que l’on reproduit sur un calque.
Si on est doué en dessin ou pourra reproduire le modèle avec soin si on l’est moins on calquera minutieusement le modèle. Plusieurs calques sont parfois nécessaire avant d’obtenir un bon résultat
Le calque enduit à l’arrière avec du pigment sera ensuite déposé sur la planche puis le dessin sera gravé sur la planche comme si l’on voulait graver le dessin dans son cœur.
Si l’icône est dédiée à une personne précise il peut arriver que l’on grave aussi le nom dans la planche avant de commencer la peinture
Toute la surface de fond de l’icône sera souvent dorée : l’or représente la lumière parfaite et incandescente du Ressuscité
Plusieurs techniques existent pour placer l’or : l’or libre sera placée sur une couche de terre spéciale appelée « bol d’Arménie » ou bolus on mouillera cette terre pour faire adhérer l’or
Une fois sec on passera à l’agathe pour faire « brunir l’or »
Cette technique est très difficile et nécessite une grande dextérité .
Les fonds peuvent aussi être peint et dans ce cas seule les auréoles que l’on appelle aussi nimbes seront dorés. En Macédoine dans la région de Véria qui était pauvre, les iconographes utilisaient très peu l’or même les nimbes étaient peints en rouge vif
L’autre technique : dorure à la mixtion donne de très bon résultat et est tout aussi traditionnelle : on enduit le levka, avec du vernis gomme laque ( deux ou trois couches fines sont nécessaires) puis de la mixtion à dorer qui fera adhérer l’or. L’or est préencollé en petit carnet ( de 20 feuilles a 25 feuilles ).
Avec cette seconde technique on ne pourra pas passer à l’agathe pour brunir ( faire briller) sous peine de tout arracher.
Si cette technique est plus facile elle requiert néanmoins aussi beaucoup de soin comme a chaque étapes de l'ecriture de l'icône.
On peut alors commencer la peinture à la tempera. On utilise des pigments naturels en poudre qui sont mélangés avec une goutte de jaune d’œuf et deux gouttes d’eau.
On commencera par faire tous les fonds des vêtements mais très vite on passera aussi au visage. On part toujours des couleurs sombres. On part de l’ombre (le proplasme) et lorsqu’on observe l’icône de près on notera les traits foncés qui forment les plis des vêtements.
Petit à petit on passe aux éclaircissements pour les vêtements on partira de la même tonalité en rajoutant du jaune ocre puis du blanc mais on peut aussi faire les éclaircissements dans des tonalités plus grises ou utilisant des couleurs complémentaires.
Les éclaircissements se font par couches nombreuses et successives en réduisant petit à petit les surfaces très estompées pour arriver aux traits finals blanc pur : symbole de lumière divine
On parle parfois de technique grecque et de technique russe. Il s’agit essentiellement d’une différence de technique de travail : les Russes travaillent « à la flaque » (en bref avec beaucoup d’eau) ce qui donne un aspect plus fluide. La montée des lumières est aussi un peu différente. Dans les icônes de l’école russe les proportions des personnages sont aussi plus étirées et allongés. Les icônes grecques sont plus colorées, les couleurs un peu plus éclatantes et les lumières plus marquées.
On trouvera aussi des icônes chez les coptes d’Egypte et en Arménie.
Les iconographes contemporains dans nos régions choisissent l’une ou l’autre école en fonction de l’atelier et l’origine du maître qui enseigne.
Lorsque l’icône est terminée elle est nommée : le nom donne vie.
On trace ensuite le cadre rouge tout autour de l’icône comme pour symboliser le côté sacré
En principe les icônes ne sont pas signées mais il arrive que certains détails (textes ou références) permettent de mieux reconnaître l’iconographe. Aujourd’hui en Grèce les moines iconographes font de plus en plus souvent référence à leur monastère ou à leur atelier.
Apres plusieurs mois, lorsque l’icône sera bien sèche on procède à la dernière opération délicate : on passera une couche de vernis pour protéger l’icône.
L’icône pourra alors être consacrée et vénérée par les fidèles
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